19 mai 2023
Projet de loi 15 du ministre Dubé
Nous avons besoin d’un système de santé
résilient aux chocs climatiques
La Dr Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, déclarait récemment que la crise climatique est sans doute la plus grande menace à la santé de nos collectivités et de notre planète.
Nous sommes d’accord avec elle. C’est pourquoi, au moment où se déroule la commission parlementaire sur le Projet de loi 15 du ministre Dubé, il nous semble pour le moins aberrant qu’il n’y soit nullement question de la catastrophe climatique en cours ni pour contextualiser une quelconque réforme ni pour prévoir ce dont nous aurons besoin dans un monde à +1,5 ou +2,0 degrés de réchauffement global.
Reportons-nous en mars 2020 : nos gouvernements ont évidemment fait de gros efforts pour protéger la population et réduire au maximum les effets de la COVID-19, mais ont-ils su faire preuve de prévention, ou d’un peu de vision ? On peut en douter.
Si stocker des masques N95 peut faire partie d’une stratégie de prévention, de quels équipements de protection aurons-nous besoin pour faire face aux inondations, aux verglas, aux sécheresses, aux canicules, aux incendies de forêt, etc.? La catastrophe climatique aura des répercussions encore plus importantes que la pandémie sur nos conditions de vie et on peut se demander ce que l’on a véritablement appris depuis 2019.
Jacques Benoit, Marc Brullemans, Michel Jetté,
Co-initiateurs de la Déclaration d’urgence climatique – DUC et membres de GMob
Marc Brullemans, Ph.D. Biophysique,
Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec
co-rédacteur du Plan de la DUC et membre GMob.
16 décembre 2022
Urgence climatique et biodiversité (dernière partie)
À TOUS LES JOURNALISTES - et à toutes les personnes -
QUI NE VEULENT PAS SE FAIRE ROULER DANS LA FARINE
Serge Proulx, Biologiste et M. Sc. (Hydrologie forestière), et membre GMob.
Avant même le début de la COP15, plusieurs intervenants majeurs ont fait des affirmations parfois floues ou biaisées lors d’entrevues médiatiques, des affirmations qui ont toutes contribué à semer la confusion sur la réalité climatique et l’état de la biodiversité.
Nous croyons que, face à toute affirmation, déclaration ou article qui semble apporter de “nouveaux” chiffres, nous devons développer certains réflexes pour éviter de nous faire rouler dans la farine et ainsi nous détourner de ce qu’il faut faire urgemment.
1- Quelles sont les sources de ces nouvelles affirmations?
Les valeurs des “prévisions” diffèrent beaucoup d’une source à l’autre selon les méthodes de calcul (de quoi tient-on compte dans le calcul des chiffres énoncés) et de l’horizon temporel pour ces calculs. Dans l'incertitude, il vaut mieux appliquer le principe de précaution.
De plus, ces nombres sont souvent basés sur des promesses des différents États, des promesses historiquement non tenues, sauf partiellement. Par exemple, le gouvernement Trudeau a promis la plantation de 2 milliards d’arbres pour 2030. En 2021, 30 millions ont été plantés. À ce rythme, ça prendrait plutôt 66 ans pour y arriver… soit pour 2087!
2. “Ça va mieux !”... Vraiment?
Jean Lemire, Émissaire aux changements climatiques et aux enjeux nordiques et arctiques du Québec, a affirmé à RDI « … il y a eu quand même une amélioration. »
Même si certaines “prévisions” semblent indiquer que les hausses de température pourraient être moins élevées qu’anticipées il y a 10 ans, la multiplication des événements extrêmes amène à penser qu’on a sous-estimé les conséquences des hausses de température. Dans les années 1980, aux États-Unis, une catastrophe climatique causant des dommages d'au moins un milliard de dollars survenait tous les 82 jours; aujourd'hui, c'est tous les 18 jours, même en tenant compte de l'inflation.
12 décembre 2022
Urgence climatique et biodiversité (2e partie)
NOUS N'AVONS PAS BESOIN DE CELA
Marc Brullemans, Ph.D. Biophysique,
Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec
co-rédacteur du Plan de la DUC et membre GMob.
« Il y a une dizaine d’années [...], les scientifiques nous disaient que l’on se dirigeait vers un monde où les températures allaient augmenter de 4 à 5 degrés C. À la conférence de Charm El-Cheikh, l’A.I.E. nous dit ça va être plus de l’ordre de de 1,7 degré ; les Nations Unies nous disent que c’est peut-être 2,4. (...) C’est beaucoup moins que le 4 ou 5 où on se dirigeait il y a dix ans. » -Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Radio-Canada, Les faits d’abord, émission du 10 décembre 2022.
Si le ministre le plus important du gouvernement canadien, selon ma compréhension des enjeux, s’exprime correctement en évoquant le réchauffement planétaire au lieu des nébuleux changements climatiques, on ne peut que s’attrister du ton et de la visée des propos qu’il tient.
En amenuisant la situation, en instrumentalisant les scientifiques, en utilisant comme à Tout le Monde en Parle le mot “études”, sans préciser leur teneur, le ministre Guilbault, à l’instar d’autres porte-parole, ne fait que rendre la lutte pour la préservation du climat plus difficile encore. Nous avons besoin d’idées claires et non pas d’une suite d’assertions, prises ça et là, assemblées pour faire une belle histoire.
Revenons donc aux faits et à la science: la situation sur le plan climatique est-elle meilleure aujourd’hui qu’il y a 10 ans ou 30 ans?
S’il est vrai que les chefs d’État, en général, se préoccupent plus du dossier climatique aujourd’hui qu’il y a 30 ans et qu’ils tentent plus résolument de fixer des objectifs de réduction de gaz à effet de serre, il est aussi indéniable que depuis 30 ans nous avons émis plus de CO2 et plus de GES que jamais auparavant, et que d’une décennie à l’autre, nous n’avons pu juguler nos émissions.
9 décembre 2022
Urgence climatique et biodiversité (1ère partie)
NE NOUS LAISSONS PAS ROULER DANS LA FARINE
Jacques Benoit, D.E.S.S. Développement économique communautaire,
co-rédacteur du Plan de la DUC et membre GMob.
« Il y a dix ans [...], les scientifiques nous disaient qu'on se dirigeait vers un réchauffement planétaire d'au moins 4 à 5 degrés Celsius. Et là, les dernières études parlent d'un réchauffement de 1,7 à 2,4 degrés. » - Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, TLMEP, Radio-Canada.
« Quand on a commencé les COP, on s’en allait plus vers 4 à 6 degrés d’augmentation, en ce moment, on
s’en va plus vers 2 °, 2.5 °, 2.8 ° […] il y a eu quand même une amélioration… » - Jean Lemire, Émissaire
aux changements climatiques et aux enjeux nordiques et arctiques du Québec, RDI.
"Nous sommes, au Québec, à 9,9 tonnes par habitant, l'endroit où on émet le moins de GES au Canada, et même en Amérique du Nord!" - François Legault, COP15, 6 décembre 2022.
Un mois après la COP27 à Charm el-Cheikh en Égypte sur les changements climatiques, où le Canada, s’est opposé à ce que la déclaration finale affirme qu’il fallait sortir des énergies fossiles d’ici 2050, et juste avant que ne débute à Montréal la COP15, où les participant.e.s de tous les pays vont discuter de comment sauver la biodiversité, il était pour le moins révoltant d’entendre Steven Guilbeault et Jean Lemire sortir des chiffres de leurs chapeaux (quelles sont leurs sources?) comme si la situation s’améliorait, alors qu’il y a à peine un an et demi, un dôme de chaleur à 49,6 °C s’était installé au-dessus de la Colombie-Britannique, un dôme de chaleur dont Martin Beniston, ancien v-p du GIEC, a dit qu’il faisait partie des pires scénarios du GIEC, mais qu’il n’était prévu que pour la deuxième moitié du siècle… Or, nous n’en sommes pas au quart !
Où est l’amélioration, si l’on considère en plus ce qui suit?
Ce dôme a été suivi par une série de rivières atmosphériques qui ont inondé la plaine Sumas au sud du fleuve Fraser, une vaste région composant parmi les meilleures terres agricoles au Canada. Un an plus tard, cette région ne s’est toujours pas remise des impacts qui ont entraîné des dégâts de plusieurs centaines de millions de dollars.
6 novembre 2022
Une Déclaration historique pour la survie de l'humanité et de la vie
Jacques Benoit, D.E.S.S. Développement économique communautaire,
co-rédacteur du Plan de la DUC et membre GMob.
Présentée par Jacques Benoit, membre de GMob, cette Déclaration est diffusée au moment où s'ouvre la COP27 à Charm el-Cheikh en Égypte.
La vidéo de la Déclaration d’Urgence Climatique qui suit a été tournée en 2017. Elle met en scène des militantes et militants du Québec qui, voyant que l’appel des scientifiques n’était toujours pas entendu, ont uni leur voix pour alerter la population et nos politiciens sur l’état d’urgence climatique qu’il fallait déclarer MAINTENANT.
Cette première déclaration citoyenne d’urgence climatique n’était pas seulement un cri d’alarme, c’était aussi un programme politique, où les solutions technologiques étaient encore à l’ordre du jour. Fruit d’une tournée dans tout le Québec de Michel Jetté, Louise Sabourin et André Bélisle, cette vidéo fût la toute première produite par GMob. Dans les années qui ont suivi, plusieurs plans d’urgence citoyens émergèrent, tous autant d’alertes qui ne sont toujours pas entendues.
En 2022, un constat s’impose: ayant perdu un temps précieux, l’opportunité d’une transition graduelle a disparu. Seule une transformation radicale de notre civilisation, de ses valeurs, de son économie, de son rapport au vivant peut répondre à l’urgence de la situation.
Ne manquez pas la conclusion.